Très loin de la canicule...
La passe Ouest ou l'ouverture vers le large, depuis la grande rade c'est par ici que passent les bateaux qui vont d'abord affronter le raz Blanchard et plus loin l'Atlantique l'aventure, la vraie.
Depuis ma chambre d'enfant située sur les hauteurs de la ville et lors des journées de grosses tempêtes de novembre, de décembre, j'ai passé des heures à regarder les vagues immenses se briser contre ces digues distantes pourtant de plusieurs kilomètres, de la douceur de ma chambre je rêvais à ces types qui luttaient contre les éléments de l'autre côté de ces murs protecteurs, au grand large... même de très loin on pouvait distinguer ces masses liquides de plusieurs tonnes cogner contre les forts, contre la digue quand ça piaulait sévère. Plus tard c'est en dériveur que je parcourais la rade dans tous les sens oh, pas lors des tempêtes mais tout de même, longer cette muraille assis sur le caisson d'un 420' à quelques centimètres de l'eau m'impressionnait beaucoup.
D'abord, c'est dans la 2 CV en famille mais surtout en chantant que presque à chaque fin de semaine on parcourait les petites routes du Nord Cotentin... et puis très vite en mobylette comme au guidon de deux roues beaucoup plus puissantes. Tantôt seul ou avec un ou deux copains on sillonnait la presque île rapidement certes, mais on savait se poser de temps en temps pour admirer des paysages grandioses et sauvages comme cette baie d'Ecalgrain même si en vérité, ce n'est pas souvent qu'on a pu profiter d' un ciel aussi clément.
La Hague, un pays pas facile une terre rude bordée d'une mer parfois cruelle et puis quelques fois de belles journées, une semaine souriante, l'allée menant à une demeure confortable, forcément couverte de schiste et de varech... la mer s'insinue partout.