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"Y en a un peu plus, j'vous l'mets quand même..."
12 novembre 2020

# 11 C'est pas une histoire de pognon...

 

"Ah, tu fais la sieste mon cochon... rappelle-moi quand tu veux, bise"    (sur mon répondeur, hier)

 

Rémi est mon ancien dircom' j'aime Rémi (si on m'avait dit un jour que je déclarerais ma flamme à ce statut... bref) En 2011 j'ai une saloperie de maladie qui m'est tombée sur la gueule comme ça, ko direct le mec... 8 mois d'arrêt de maladie, deux ans sans reprendre la route, ko le mec.

Je m'en suis très bien sorti et quelque part ça a changé ma perception de la vie ou en tout cas, ça y a fortement contribué. Exactement en même temps l'entreprise pour laquelle j'étais salarié décidait d'engager un dircom' (auparavant les commerciaux dépendaient directement du propriétaire de la boite, génial)

Juste avant d'entrer en hopital j'appelle mon Rémi et je lui explique cash ce qui m'arrive (ou plus exactement je lui parle de ce que je ne sais pas de ce qui m'arrive, l'inconnu s'ouvre à moi) il m'écoute et "occupez-vous de vous c'est tout ce qui compte, à bientôt"

Rémi à tout juste 50 ans il sort d'une boite de vente de photocopieurs, dircom' c'est un fin démonstrateur et il sait sortir un bon de commande le moment venu.

J'ai 56 ans deux décennies que je suis dans cette boite,  je sors tout juste de cette putain de maladie, je suis épuisé j'ai été traumatisé, je ne veux plus rien foutre.

Il faut reprendre la route et c'est l'occasion de faire connaissance physiquement avec Rémi, c'est à l'aéroport de Montpellier que je vais le chercher, une première journée cotoneuse où je ne touche pas terre mon physique est là, moi pas, le premier soir dans un restaurant quelconque on se présente posément, il me demande sérieusement comment je vais, la famille deux ou trois détails...

Le lendemain on remonte vers Toulouse 2 ou 3 clients j'ai atterri, le soir c'est moi qui ai choisi l'hôtel avec un restaurant que je connais, une belle table feu de cheminée des grillades généreuses Rémi m'indique ses projets d'entreprise, me défini ses objectifs ses priorités, je l'écoute avec attention sauf qu'à la fin du repas je lui dis les yeux dans les yeux qu'il ne faut pas qu'il compte sur moi, c'est terminé je suis cash je précise que je traiterai aux mieux les "appels entrants" nos clients actuels, mais plus d'évolution pour moi, terminé je n'attends que la retraite. Rémi commande une autre bouteille, m'écoute sérieusement ne marquant aucune émotion, il m'écoute on se couche tard...

Il tentera deux ou trois fois de m'intégrer à ses projets, patiemment délicatement sans jamais me contraindre  à quoi que ce soit, je suis resté sur mes positions jamais je ne l'ai désavoué auprès de collègues, de la direction. Rémi savait qu'il pouvait compter sur moi pour un coup particulier, que je lui rendais service de temps en temps, pour le reste j'assurais le minimum. Ça m'était facile, je savais que j'étais indéboulonnable, certes...

Pour ce qui a été de notre quotidien j'ai vécu quatre ans exceptionnels avec un type exceptionnel, on a fait des tournées avec le camion de démonstration de folie, un deux clients jours, ensuite je me chargeais de la soirée étape... on a déconné, chanté à tue-tête tu ne peux pas imaginer !

A quelques mois de mes 60 ans, j'appelle mon Rémi "c'est fini Rémi, je me casse je n'en peux plus" tout  s'est passé par courrier avec ma boite et je suis parti comme un voleur... normal.

6 mois après ma mise à la retraite je reçois un courrier, un ticket de TGV avec un mot manuscrit signé Rémi, un rdv à la boite à Neuilly un vendredi en fin d'aprèm' il avait organisé un repas loué un matos de sonorisation on a chanté tous les deux cassant les oreilles des collègues pendant une bonne partie de la soirée, j'ai eu le droit à mon cadeau... une belle soirée.

Rémi m'a appelé hier après-midi une tournée dans le Bordelais pour lui, alors il va faire un saut sur le Bassin et m'inviter dans un bon resto dès que possible... 

On s'appelle régulièrement, il comprend de plus en plus mon attitude, jadis...

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
K
Avec l'extrémité de ces derniers temps,il convient de ne pas négliger la somme des voies s'offrant à vous.
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C
Un road-movie à la française !
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C
Oui la retraite c'est un truc comme un caillou posé sur ta route, plus on s'en approche et plus ça paraît évident (qu'on n'est pas fait pour travailler toute sa vie)<br /> <br /> Et ton dircom l'a compris, ça le rend très humain !<br /> <br /> <br /> <br /> •.¸¸.•*`*•.¸¸☆
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J
Super ton dircom, comme quoi faut pas se fier aux titres pro. Moi je connais un DRH qui aime beaucoup les animaux bénévole à la SPA !
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D
Ca c'est un ami précieux! Remercie-le de ma part, c'est pas facile de nos jours de savoir encore écouter et partager et être humain, quand on est à ce niveau de la hierarchie!
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"Y en a un peu plus, j'vous l'mets quand même..."
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