Les oubliés...
Depuis trois jours nous parcourons les petites routes du périgord avec notre Raymond, actuellement et depuis quelques temps il fait un temps splendide, le soleil est généreux alors nous en profitons jusqu'au bout.
Notre vie est douce tranquille, nous découvrons toujours de beaux paysages actuellement ce sont les vendanges les vallons changent de couleur suivant leur exposition, certaines parcelles grouillent d'activité, il y a toujours beaucoup de choses à voir, le soir nous choisissons un coin tranquille et on se pose pour la nuit, chanceux nous le sommes carrément !
Et ce n'est pas le cas de tous les possesseurs de CC...
Hier nous croisons sur une aire de services Jacques et sa Mère. Jacques à une cinquantaine d'années avec sa mère ils faisaient le plein d'eau de leur maison... un camping car plutôt pas neuf.
On a discuté un bon quart d'heure, depuis deux ans ils vivent sur la route se déplaçant uniquement en France (pas la curiosité intellectuelle ou pas l'envie de chercher ailleurs) ils se déplacent au gré de la météo, leur vie c'est télévision, 50 à 100 kms jours pour économiser le carburant, télévision, courses au super-marché le moins cher, télévision, PMU dans l'espoir de tirer un bon numéro, télévision, télévision et télévision et encore un peu de télévision.
Je ne te cite pas là l'exemple de punks à chiens fils de la route, pas du CCariste full-timer qui a choisi de vivre parcourant l'Europe non, Jacques et sa mère vivaient dans une petite maison humide (trop humide à ce que j'ai compris) du côté de Valenciennes ils en ont eu marre, ils ont vendu ce qu'ils ont pu et ils ont pris la route ou la fuite... ce qui est terrible c'est que j'en croise de plus en plus de ces personnes, et l'hiver arrive, ils ne sont comptabilisés dans aucune stat' la pauvreté s'insinue doucement, durablement sur les chemins comme dans les zones dites sensibles, comme dans les tous petits villages désertés par les actifs, comme dans l'hyper centre des villes bourgeoises mais au fond de l'arrière arrière cour. De tout âge, de toutes confessions, de toutes couleurs, de toutes origines, de toutes composition familiale ils se veulent invisibles... oubliés.